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La tension monte à la Société Générale suite à l’annonce par la direction de la réduction du nombre de jours de télétravail de deux à un par semaine. Les syndicats, unis dans leur mécontentement, dénoncent une “annonce brutale” qui représente, selon eux, une rupture du contrat de confiance établi entre l’entreprise et ses salariés. De nombreux employés ont réorganisé leur vie personnelle et professionnelle en fonction du télétravail, et cette décision risque de bouleverser leurs équilibres.
En réponse à cette annonce controversée, les syndicats ont orchestré, le 3 juillet dernier, une mobilisation inédite intitulée “Tous sur site”. L’objectif de cette opération était de rassembler tous les employés dans les locaux de la Société Générale afin de démontrer à la direction les complications logistiques qu’un retour massif des salariés pourrait engendrer. “On voulait démontrer qu’il était impossible qu’on soit tous sur site et on le prouve bien”, a déclaré Adeline Foucher, responsable missions au sein de la banque, témoignant des problèmes d’espace et d’accès que cela pourrait engendrer.
Les syndicats craignent que la décision de la direction ne cache des intentions de réduction des effectifs à moindre coût.
Les employés ont reçu un message de leur directeur général, Slawomir Krupa, annonçant que cette nouvelle règle, qui touchera la majorité des salariés, ne s’appliquera pas avant septembre 2026. La direction devra en effet dénoncer un accord d’entreprise sur le télétravail, un processus qui, selon la loi, requiert un délai de 15 mois. Cela laisse l’entreprise le temps de gérer les implications logistiques de cette mesure, mais les salariés considèrent cet enjeu comme profondément plus symbolique qu’opérationnel. Priscilla Mariapragassam, une “product owner”, explique que c’est la première fois en 23 ans de carrière qu’elle se mobilise ainsi sur un sujet qui va changer sa vie.
De nombreuses personnes ont construit leur vie autour des modalités de télétravail actuelles. Cela inclut des décisions de déménagement, des choix de garde pour les enfants, ainsi que les impacts sur les carrières des conjoints. Les syndicats soulignent qu’avant cette annonce, le télétravail avait été présenté comme un avantage et une mesure de compensation pour des demandes de charge de travail accrue. “Ce compromis, souvent difficile mais accepté dans un esprit de responsabilité, est aujourd’hui balayé d’un revers de main”, écrivent-ils dans leur communiqué.
Les discours tenus par la direction, qui avaient activement promu le télétravail comme levier d’attractivité et de fidélisation, semblent désormais contredits par cette nouvelle décision. Les syndicats estiment que cette annonce intervient à un moment où le climat social est déjà précaire, risquant d’éroder davantage la confiance des employés envers leur employeur. La colère des salariés se fait ressentir, certains s’interrogeant sur leur avenir au sein de l’entreprise : “Que dois-je faire à part démissionner après plus de 20 ans dans le groupe ?”, questionne un salarié, illustrant l’inquiétude générale face à cette mesure.
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