Travailler le 1er mai : est-ce possible ? Quelles conditions ?

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Le 1er mai est un jour spécial en France, reconnu comme la fête des travailleurs. Selon l’article L.3133-4 du Code du travail, c’est le seul jour férié qui doit être obligatoirement chômé pour tous les salariés. Toutefois, une exception est faite pour certains secteurs où l’activité ne peut être interrompue, tels que les hôpitaux ou les transports. Depuis quelques années, un nombre croissant de professionnels, notamment dans les domaines de la boulangerie, de la fleuristerie ou de la restauration, continuent de travailler ce jour-là, suscitant ainsi de nombreux débats juridiques.

En avril 2024, plusieurs de ces entreprises ont été verbalisées pour avoir fait travailler leurs salariés le 1er mai, révélant ainsi un flou juridique devenu difficile à ignorer. En effet, bien que ces activités soient souvent tolérées, elles manquent d’une base légale claire qui encadre leur situation. Pour remédier à ce problème, le Sénat a adopté, le 3 juillet 2025, une proposition de loi centriste visant à légaliser le travail le 1er mai pour des secteurs spécifiques.

Cette loi devrait permettre d’encadrer juridiquement une réalité économique tout en préservant les droits des salariés.

Le texte proposé prévoit des dérogations légales pour certains établissements, notamment les commerces de bouche de proximité comme les boulangeries, boucheries et pâtisseries, ainsi que des fleuristes, jardineries, cinémas et théâtres. En revanche, les grandes surfaces sont explicitement exclues. De plus, le travail durant cette journée ne peut pas être imposé aux salariés ; il doit reposer sur le volontariat, ce qui implique un accord écrit entre employeur et salarié, garantissant ainsi un consentement libre et éclairé. En cas de refus, l’entreprise ne peut pas sanctionner ou engager des procédures disciplinaires contre le salarié.

Une autre avancée notable de ce texte est que les salariés qui travaillent le 1er mai seront rémunérés à un taux double, conformément aux règles concernant les jours fériés travaillés. Cette mesure reconnaît l’importance symbolique du 1er mai tout en veillant à une juste compensation. Cependant, cette proposition a suscité des débats houleux au Sénat, notamment entre les groupes de droite et de gauche. Le groupe communiste a qualifié cette initiative de “régression sociale” et a exprimé des craintes sur l’impact sur la fête des travailleurs.

Les syndicats, quant à eux, sont unanimes dans leur opposition, soulignant que le principe du volontariat est difficile à garantir dans un cadre de relation salariale souvent marqué par un lien de subordination. Malgré ces critiques, le gouvernement et la majorité sénatoriale défendent cette mesure comme une prise de conscience par rapport à une pratique déjà existante, avec pour objectif de sécuriser les droits des deux parties. Le texte attend désormais d’être examiné par l’Assemblée nationale et pourrait encore évoluer, mais le but principal reste d’encadrer juridiquement cette réalité économique sans affaiblir les droits des salariés.

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