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Dans un contexte où la publication scientifique est de plus en plus compétitive, certains chercheurs adoptent des stratégies inédites pour influer sur le processus de révision par les pairs de leurs articles. Selon un rapport de Nikkei Asia, des académiciens auraient commencé à insérer des prompts cachés dans des articles prépublications, notamment sur le site arXiv, pour inciter les outils d’intelligence artificielle à fournir des retours positifs. Cette découverte soulève des questions éthiques sur l’intégrité du processus de révision académique.
L’enquête menée par Nikkei Asia a révélé que 17 articles en langue anglaise sur arXiv contenaient des formes de prompts AI dissimulés. Ces articles provenaient de 14 institutions académiques situées dans huit pays, dont l’Université de Waseda au Japon et le KAIST en Corée du Sud, ainsi que l’Université Columbia et l’Université de Washington aux États-Unis. La majorité des articles examinés portait sur des thématiques liées à l’informatique, et les prompts qui y figuraient étaient de brèves instructions — de une à trois phrases — souvent invisibles, écrites en texte blanc ou en très petite police.
Cette pratique soulève des préoccupations quant à l’intégrité du processus scientifique et met en lumière les défis éthiques rencontrés par les chercheurs à l’ère de l’IA.
Les prompts instructeurs demandaient explicitement à d’éventuels réviseurs IA de ne fournir qu’une revue positive ou de louer le papier pour ses “contributions impactantes, sa rigueur méthodologique et son caractère exceptionnellement novateur”. Toutefois, un professeur de Waseda contacté par Nikkei Asia a justifié cette pratique en indiquant que dans un contexte où de nombreuses conférences interdisent l’utilisation d’IA pour la révision des articles, ces prompts serviraient d’outil contre le phénomène des “réviseurs paresseux” qui reposent sur des outils automatisés.
Ce développement suscite une multitude de réactions au sein de la communauté scientifique. D’un côté, certains spécialistes estiment que l’usage de tels prompts pourrait mener à une manipulation du système de publication, qui est censé être un pilier fondamental de la crédibilité académique. De l’autre, d’autres perçoivent cette démarche comme une réponse face aux pressions croissantes et aux difficultés rencontrées pour se démarquer dans un domaine saturé. En fin de compte, la question demeure : jusqu’où les chercheurs peuvent-ils aller pour favoriser leurs travaux tout en préservant la rigueur et l’objectivité nécessaires du processus de révision par les pairs ?
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