Nvidia, le géant des semi-conducteurs, semble très confiant quant à l’avenir de ses activités en Chine, ou plutôt de l’absence d’avenir. Lors d’une récente interview avec CNN, le PDG Jensen Huang a déclaré que l’entreprise ne comptait pas inclure le marché chinois dans ses prévisions de revenus et de bénéfices. Cette décision est fondée sur l’idée que les restrictions à l’exportation de puces, mises en place par le gouvernement américain, ne seront pas levées de sitôt, voire peut-être jamais.
Les restrictions, introduites sous l’administration Trump, imposent des exigences de licence strictes pour les puces H20, les plus avancées en matière d’IA que Nvidia puisse vendre en Chine. Huang a exprimé ses réserves quant à une éventuelle inversion de ces contrôles et a qualifié la levée de ces restrictions de “bonus” qui serait agréable, mais pas attendu. Il est clair que les conséquences de ces restrictions se font déjà sentir : Nvidia anticipe une perte de 8 milliards de dollars de revenus au cours de son deuxième trimestre.
Nvidia ne s’attend pas à une levée imminente des restrictions à l’exportation imposées sur ses chips à destination de la Chine.
Cette approche prudente s’explique par un contexte géopolitique tendu, où les relations entre les États-Unis et la Chine continuent de se dégrader. Les autorités américaines ont intensifié leurs efforts pour empêcher des technologies avancées d’atteindre Beijing, de peur que celles-ci ne renforcent la capacité militaire et économique de la Chine. En conséquence, des entreprises comme Nvidia se voient contraintes de s’adapter à une nouvelle réalité économique, dans laquelle le marché chinois pourrait ne plus être aussi accessible qu’auparavant.
Sur le plan financier, cette soustraction du marché chinois des prévisions de Nvidia pourrait avoir des implications significatives pour la santé économique de la société. Alors que l’entreprise continue d’innover et de développer de nouveaux produits, il lui faudra dorénavant explorer d’autres marchés pour compenser les pertes attendues. Réussira-t-elle à trouver de nouvelles opportunités en dehors de la Chine, ou devra-t-elle repenser sa stratégie à long terme ? Cette question reste ouverte, mais un élément est sûr : l’impact persistant de ces restrictions pourrait redessiner le paysage de l’industrie des semi-conducteurs pour les années à venir.
