Depuis 2015, le code du travail considère les blagues sexistes comme des agissements sexistes. Ces “blagues”, souvent lancées à la volée lors de réunions ou de pauses, sont sources de malaise et véhiculent des stéréotypes sexistes, ce qui contribue au climat d’exclusion que peuvent ressentir certaines personnes, notamment les femmes au travail.
‘Elles participent à véhiculer des stéréotypes sexistes et excluant pour les minorités de genre’, explique l’organisme Cali et Gali, qui propose des formations pour l’égalité et l’inclusion au travail. D’après une enquête de ce même organisme, 80% des femmes déclarent vivre des violences sexistes au travail et les blagues sexistes au travail joueraient un rôle important dans cette réalité. Nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant.
“Non, vous ne serez pas une balance: les agissements sexistes au travail sont interdits, les employeurs doivent les faire cesser et les prévenir”, précise Rachel Wadoux, une juriste et formatrice.
Il est ainsi essentiel pour tout un chacun de savoir comment réagir face à ces situations. Premièrement, il ne faut pas rire à ces blagues afin de ne pas les valider. Deuxièmement, ne pas laisser couler et réagir permet de faire comprendre qu’on n’est pas de connivence avec l’auteur de la blague. On peut par exemple demander de répéter la blague ou de préciser ce qu’il y a de drôle dedans.
Outre la réaction à chaud, il peut être intéressant d’en parler une fois l’incident clos. C’est aussi l’occasion de poser ses limites et d’engager le dialogue avec la personne à l’origine des propos sexistes pour susciter une prise de conscience sur l’impact du sexisme. Si le dialogue est impossible, il ne faut pas hésiter à signaler les propos ou comportements sexistes à sa hiérarchie afin que ces derniers prennent des mesures préventives et dissuasives.