Parmi les travailleurs français, 61% estiment que le travail est une source de stress et 22% jugent que leur activité professionnelle a un impact négatif sur leur santé mentale, selon un sondage réalisé par l’institut Toluna pour Great place to work. Cependant, le travail occupe une place prépondérante dans l’existence et représente un moyen d’épanouissement pour de nombreux salariés. Il permet à 74% des actifs de voir une opportunité de progresser, malgré le stress qu’il engendre.
Les femmes sont particulièrement touchées par le stress au travail, en particulier celles âgées de 45 à 54 ans. Elles sont 72% à estimer que leur emploi génère du stress, contre 57% des hommes de la même tranche d’âge. L’hypothèse principale pour expliquer ce phénomène serait la charge familiale, qui est généralement portée majoritairement par les femmes. Comme l’explique Yohann Marcet, PDG de la société Meaning at work, “s’occuper des enfants et/ou des parents en plus du travail est un facteur de surcharge mentale, de stress et d’anxiété”.
“La recherche d’un équilibre entre respect des besoins individuels et nécessité du collectif apparaît donc comme un véritable enjeu pour les entreprises”.
Du point de vue de la santé mentale, 30% des répondants citent le burnout parmi les risques, et 21% font référence à la perte de sens et à l’ennui liés à leur travail. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cet impact négatif, dont le décalage entre les attentes liées au travail et la réalité des conditions d’exercice. Certains secteurs comme le monde associatif, le secteur public et les “métiers à vocation” sont plus susceptibles de subir cette “dissonance cognitive”, où les moyens limités nécessitent souvent de mettre de côté le bien-être personnel pour accomplir la mission auprès des bénéficiaires.
L’autre facteur majeur est le “brown-out”, une perte de sens du travail qui peut être précédée d’une période de travail intense. Cette situation peut être le résultat d’un conflit de valeures avec l’employeur, comme l’infirmière qui se sent contrainte de maltraiter ses patients en raison du rythme de travail ou des sous-effectifs, ou le salarié qui a énormément travaillé pour redresser son entreprise en difficulté, pour finalement apprendre que la direction a décidé de délocaliser les usines.
Plusieurs autres aspects influencent la santé mentale des salariés et le sens qu’ils attribuent à leur travail. Parmi ceux-ci, on peut noter la reconnaissance financière ou symbolique, l’alignement avec la vision de l’entreprise, le sentiment d’utilité, l’utilisation de ses compétences, l’autonomie et la qualité du lien social au travail. Les salariés expriment ainsi un besoin d’autonomie dans la réalisation des tâches, et un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.