Arriver au Palais des Festivals, avec son tapis rouge iconique et sa vue imprenable sur le port de Cannes, donne immédiatement le ton : l’UHFP n’est pas un rendez-vous comme les autres. Durant trois jours, les échanges ont été riches, les ateliers et tables rondes variés et les personnalités politiques et institutionnelles étaient encore une fois présentes. Mais, derrière l’effervescence, que retenir de cet événement qui a eu lieu dans un contexte d’incertitude considérable ?
La première observation est claire : nous ne sommes pas dans le temps des grandes utopies. Le discours de la Ministre du Travail et de l’emploi, Madame Panosyan-Bouvet, ainsi que ceux des différents institutionnels (OPCO, France compétences, Caisse des dépôts…) est assez clair et reflète l’approche générale de l’exécutif sur la gestion des ressources et des dépenses. Les acteurs de la formation sont donc invités à faire « mieux avec moins ». Les moyens financiers stagnent au mieux, diminuent au pire.
“Vers un avenir technologique, l’IA, en pole position.”
Du côté des thèmes majeurs, plusieurs points ont retenu mon attention. L’engagement d’une part, souligné par une conférence d’ouverture de Cynthia FLEURY, résonne avec la nécessité pour chacun de prendre en charge son parcours professionnel, mais implique également une mission sociale pour tous les intervenants dans le domaine de la formation professionnelle. L’emploi des seniors et des publics vulnérables est également évoqué, particulièrement avec la récente réforme des retraites. Une nouvelle approche de la formation par les entreprises se dessine, notamment via le CPF co-construit, pour alléger la charge des pouvoirs publics. Enfin, l’aspect technologique de la formation, avec l’IA à l’avant-garde.
Justement, l’aspect technologique a été au centre des débats. L’Intelligence Artificielle s’est imposée naturellement dans les discussions. Cependant, les débats restaient souvent polarisés entre « pour » et « contre », avec une absence notable de « comment ». De plus, des scénarios futuristes ont été imaginés, prévoyant l’utilisation d’hologrammes, de l’IA pour personnaliser les expériences, du traitement de données personnelles pour créer des coachs augmentés, et même des exosquelettes pour apprendre des métiers.
Finalement, quelques annonces ont été faites concernant la certification professionnelle. On prévoit une analyse sécurisée des parcours professionnels des personnes certifiées, l’intégration de critères liés à la transition écologique dans les référentiels de certification, une évolution des outils pour le Répertoire Spécifique, et une réduction du nombre de promotions nécessaires pour déposer un projet de certification au RNCP. Pourtant, l’événement n’a pas apporté de grands chambardements, s’inscrivant plutôt dans une lignée d’ajustements techniques et budgétaires.