Un nouveau coup porté au télétravail aux Etats-Unis vient de Donald Trump. Un des premiers décrets signés par le nouveau président américain interdit le télétravail aux agents fédéraux “avec effet immédiat”. L’annonce a été faite lors d’un rassemblement de ses partisans. L’ordre vise à “imposer aux fonctionnaires fédéraux de retourner travailler au bureau à plein temps avec effet immédiat”, selon les propos d’un responsable.
La Maison Blanche précise sur son site internet que “Les chefs de tous les départements et agences (…) doivent, dès que possible, prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin aux dispositions organisant le télétravail et demander aux employés de retourner aux postes qui leur sont assignés à temps plein”. Certaines dérogations peuvent être accordées “si les chefs de départements et agences le jugent nécessaire”, est-il ajouté. Le décret sera appliqué “conformément au droit applicable”.
“En signant ce décret, Donald Trump se positionne fermement aux côtés d’Elon Musk, fervent opposant au télétravail”
En signant ce décret, Donald Trump s’aligne en effet parfaitement avec Elon Musk, connu pour sa position très hostile sur le télétravail. En tant que patron de Tesla, Musk avait déclaré sans détour sur CNBC: “Le télétravail n’est plus admissible, les employés doivent passer un minimum de 40 heures par semaine au bureau”. Il avait ajouté : “les employés qui ne s’aligneront pas peuvent déjà penser à aller chercher du travail ailleurs”. Cette vision est partagée cependant par d’autres grands patrons américains, souhaitant en finir avec le travail à distance.
Par exemple, chez Amazon, les ingénieurs et les employés administratifs ont dû reprendre le travail à temps plein en présentiel depuis le début de l’année. En 2021, c’était au tour de la banque géante JPMorgan d’adopter la même position. Cependant, ces décisions ne sont pas pour autant bien accueillies par les salariés. Plus de 90% des salariés d’Amazon se disent mécontents de ce retour, selon une enquête menée par le réseau social professionnel, Blind. Certains ont même déclaré ne plus vouloir postuler chez Amazon à cause de ces conditions de travail.
La fin du télétravail est mal vue par certains patrons également. “C’est vraiment décevant, j’avais l’impression qu’on faisait tellement de progrès, et que le télétravail devenait la norme dans le pays”, regrette Curtis Sparrer, patron d’une agence de communication et lui-même un grand défenseur du télétravail. Il conclut : “C’est la marque d’un manque de confiance implicite, comme s’il fallait voir les gens pour s’assurer qu’ils accomplissent leurs tâches”.
