L’institut Hiring Lab d’Indeed dans son étude “Perspectives 2025” alerte sur de nombreux défis à relever pour la compétitivité française en 2025. En effet, les tensions géopolitiques actuelles, doublées d’un déficit structurel en matière d’innovation, mettent en péril l’économie et les entreprises françaises. Les secousses géopolitiques, notamment la guerre en Ukraine et les litiges commerciaux avec les États-Unis, provoqueront un impact direct sur les secteurs exportateurs français. Les secteurs de l’agroalimentaire, de l’aéronautique et du luxe subissent déjà des coûts de production plus élevés et une moins bonne accessibilité aux marchés étrangers. Ces pressions pourront encore plus limiter les investissements des entreprises et freiner leur aptitude à innover.
Le déficit d’innovation reste un vrai point faible pour les entreprises françaises. À titre d’exemple, malgré un potentiel certain, l’adoption de l’intelligence artificielle en France reste limitée. En 2024, les offres d’emploi relatives à l’IA n’étaient que de moins de 2 % des annonces globales sur Indeed. Pour pallier ces manquements, de grands efforts sont indispensables. Favoriser une meilleure coordination entre les secteurs privé et public est essentiel pour promouvoir l’innovation technologique. Le soutien aux PME confrontées aux crises géopolitiques et l’investissement dans la formation pourraient également renforcer la résilience économique du pays.
“La dure réalité pour le marché du travail français en 2025 est celle d’une période troublée par la baisse des offres d’emploi et la stagnation des salaires”
L’étude d’Indeed prévoit également pour l’année 2025, une période difficile pour le marché du travail français. En effet, la diminution des offres d’emploi, ainsi qu’une stagnation des salaires, peuvent directement avoir un impact sur le pouvoir d’achat des ménages. Ces éléments traduisent un ralentissement économique à l’échelle mondiale qui a commencé dès 2024. Sur Indeed, le volume des offres d’emploi a baissé de 20 % depuis le début de l’année 2024. Cette baisse offre un contraste manifeste avec la période dynamique de 2015 à 2019, qui a été le théâtre d’une augmentation constante des opportunités.
En parallèle, la fin des aides économiques post-Covid a conduit à une augmentation des plans sociaux et des faillites d’entreprises. Malgré une inflation désormais contrôlée, les prix demeurent élevés sur le long terme, impactant de manière significative les ménages les plus modestes et les classes moyennes. Les 10% les plus défavorisés ont vu leur pouvoir d’achat baisser de 510 euros par an. La modeste progression des salaires en 2024, limitée en moyenne à 1,6%, n’a pas su compenser cette érosion. En effet, cette frilosité salariale, malgré son apport pour la compétitivité des entreprises, a freiné la consommation, moteur essentiel de la croissance économique. Pour relancer le marché du travail, des investissements dans la formation, l’amélioration des conditions de travail et la stimulation de la demande intérieure seront donc essentiels.