Face à un liste grandissante de problèmes liés à la santé au travail et aux Risques Psychosociaux (RPS), il semble qu’un fossé de perception se creuse entre les représentants du personnel et les dirigeants des entreprises, si l’on en croit le baromètre Syndex x Ifop sur l’état du dialogue social. Les représentants du personnel font état d’un ressenti majoritairement négatif, avec 60% déclarant se sentir fatigués et 50% inquiets. Néanmoins, cet état d’esprit négatif est tempéré par une émergence de détermination (39%) et de motivation (30%) dans cette même catégorie de travailleurs.
Dans un marché de l’emploi concurrentiel, il semblerait que l’expérience employé soit devenue cruciale. D’après le baromètre, 32% des salariés interrogés souhaitent une augmentation de leurs jours de congés. L’implémentation d’une politique de congés flexible et adaptée aux besoins des (futur) salariés pourrait donc être une stratégie clé pour attirer et fidéliser. le partenaire Lucca se propose pour aider les entreprises dans cette démarche via sa méthodologie “Comment établir une politique de congés pour séduire et conserver les talents”.
Le dialogue social est évalué positivement par les dirigeants d’entreprise, mais cette perception n’est pas partagée par les salariés et les représentants du personnel.
L’étude Syndex x Ifop souligne cet écart de perception. En effet, les dirigeants évaluent positivement le dialogue social au sein de leur entreprise avec une note moyenne de 7,7/10, tandis que les salariés et les représentants du personnel sont plus mitigés avec des notes respectives de 5,8/10 et 5,2/10. Les représentants du personnel soulignent la qualité des relations avec les syndicats et leur proximité avec le terrain (44% trouvent ces relations de très bonne qualité), mais critiquent cependant les moyens alloués, la confiance entre les participants, la transmission de l’information, ou encore la prise en compte de leurs avis par la direction, ces critères étant considérés par eux comme essentiels.
Par ailleurs, les représentants du personnel et les dirigeants d’entreprise semblent ne pas être sur la même longueur d’onde en ce qui concerne les sujets prioritaires à aborder au sein de l’entreprise. Les représentants du personnel sont plus exigeants que les dirigeants quant au caractère prioritaire de l’ensemble des sujets évoqués. Les résultats de l’étude révèlent ainsi un écart notable concernant le pouvoir d’achat, les rémunérations et les RPS.
Enfin, l’étude a également mis en évidence des tensions persistantes liées à la période COVID. Les mauvaises habitudes acquises pendant la crise sanitaire semblent perdurer, notamment en ce qui concerne le recours au distanciel pour les réunions à enjeux et la volonté de conserver les mêmes modes de production qu’en période de crise. Le télétravail, bien qu’ayant contribué à une meilleure performance de l’entreprise selon les représentants du personnel, a eu un impact négatif sur le collectif et a augmenté les risques psychosociaux. Les représentants du personnel se montrent d’ailleurs plus critiques que les salariés en ce qui concerne la prise en compte par les dirigeants des risques psychosociaux associés au télétravail. En somme, cette étude souligne une fois de plus la nécessité de construire un véritable dialogue social au sein des entreprises pour améliorer la santé au travail et répondre aux préoccupations des salariés.