Une étude récente menée par ATOSS révèle un décalage préoccupant entre la conscience des risques liés à l’année 2026 et les actions concrètes engagées par les entreprises européennes. En effet, seulement une entreprise européenne sur trois affirme se préparer activement aux bouleversements socio-économiques et technologiques à venir. Ce niveau de mobilisation reste nettement insuffisant pour faire face à une année aussi critique, d’autant plus que les décideurs identifient sept défis majeurs, tels que l’instabilité économique, la digitalisation accélérée ou encore l’évolution des réglementations technologiques.
Les enjeux démographiques et générationnels occupent également une place centrale dans cette morosité: plus de la moitié des sondés perçoivent ces mutations comme une menace directe, mais seulement un quart se déclarent capables d’y répondre efficacement. Par ailleurs, la gestion des ressources humaines se trouve en première ligne de cette crise silencieuse, la plupart des entreprises ne disposant pas toujours des moyens nécessaires pour adapter leurs pratiques face à ces changements rapides. La technologie apparaît comme un autre angle mort, avec moins de 30 % des entreprises réellement prêtes à intégrer de nouvelles solutions ou à suivre l’évolution réglementaire, ce qui limite leur capacité à moderniser leurs outils RH.
Le déficit de préparation n’est pas irrémédiable, mais il nécessite une mobilisation accrue des ressources et une stratégie claire pour transformer la vulnérabilité en avantage compétitif.
En France, cette situation est légèrement moins critique grâce à une adoption plus rapide de l’intelligence artificielle et des outils prédictifs. Cependant, ces avancées ne suffisent pas à combler les retards structurels, notamment en matière de gestion organisationnelle et de mesure des performances. Les attentes des collaborateurs, notamment en matière de bien-être au travail, accentuent encore la pression sur les équipes RH, qui peinent à suivre le rythme épaulées par des ressources souvent insuffisantes pour faire face aux nouveaux modèles de travail hybrides et flexibles.
Les défis de 2026 vont bien au-delà des aspects technologiques; ils toucheront aussi la gouvernance, la planification et la relation au travail. La gestion stratégique de ces transformations sera un enjeu crucial, notamment pour assurer la résilience des entreprises face aux chocs successifs à venir. La capacité à anticiper et à s’adapter, en exploitant notamment l’intelligence artificielle et la formation continue, déterminera leur survie dans un contexte en pleine mutation.
Selon Paul Garcia, Managing Director International chez ATOSS, « le déficit de préparation que nous observons n’est pas permanent […]. En combinant la technologie, les ressources humaines et le leadership, elles seront en mesure d’améliorer considérablement la résilience de leur main-d’œuvre ».
Alors que les transformations en cours semblent inévitables, la véritable question est celle de la capacité des services RH à absorber ces chocs. L’investissement dans la formation, la mise en place de feuilles de route stratégiques claires et l’utilisation d’outils prédictifs apparaissent comme des leviers indispensables pour renforcer la préparation des entreprises. Le défi de 2026 sera avant tout celui de la résilience: sans montée en compétence ni stratégie proactive, ces vulnérabilités continueront de fragiliser les organisations face aux nombreux changements à venir.
