Depuis le début de l’année, la situation au sein de la Direction générale des Finances publiques (DGFiP) est alarmante avec le dénombrement de 13 suicides et 8 tentatives de suicide parmi ses agents, un chiffre équivalent à celui enregistré pour l’année 2024 entière. Ce phénomène tragique a été mis en avant par la CGT, qui souligne une égalité troublante avec les moyennes annuelles, suscitant une profonde préoccupation au sein des syndicats et des agents de la fonction publique.
Le premier drame a été révélé début janvier, lorsqu’un employé a été découvert pendu après être rentré sur son lieu de travail en soirée. Cette tragédie a choqué ses collègues et a profondément marqué l’environnement de travail à la DGFiP. Les chiffres collectés montrent un taux de suicides chez les agents de la DGFiP qui est deux fois plus élevé que la moyenne nationale, soulevant des questions sur les conditions de travail et le soutien psychologique accordé à ces employés.
Les crises de santé mentale au sein de la DGFiP nécessitent une attention urgente et des mesures significatives de soutien.
Ces suicides ne semblent pas être des incidents isolés, mais font partie d’un phénomène plus large qui touche toutes les classes d’âge et toutes les régions. En réaction à cette crise, la direction de la DGFiP a organisé une réunion avec les syndicats et des spécialistes en santé mentale. Des mesures, telles qu’une enquête systématique suite à chaque suicide et la mise en place de formations en santé mentale, ont été annoncées, ce qui marque une tentative de réponse institutionnelle à cette situation critique.
Les causes de ce mal-être au sein de la DGFiP sont multiples et complexes. Les agents subissent une charge de travail accrue et une pression constante, exacerbée par un climat de mécontentement au sein de la population concernant le système fiscal. En parallèle, la DGFiP a connu une réduction drastique de ses effectifs; depuis 2008, plus de 30 000 postes ont été supprimés, soit environ un quart de ses effectifs initialement.
La mise en œuvre de réformes majeures, telles que la généralisation du prélèvement à la source et la numérisation des procédures administratives, a également eu un impact significatif sur les conditions de travail des agents, qui se retrouvent souvent en première ligne face à des attentes croissantes et des ressources humaines en diminution. Depuis 2020, des rapports synergiques ont mis en lumière ces conditions de travail précaires, signalant une nécessité urgente d’amélioration et de prise en compte du bien-être mental des employés.
Pour toute personne ou proche ayant des pensées suicidaires, il est crucial de rechercher de l’aide. Il est possible de contacter le numéro national de prévention du suicide au 3114, accessible 24h/24 et 7j/7, où un professionnel peut offrir écoute et soutien. En cas de risque immédiat, il est conseillé d’appeler le SAMU ou le 112.
