Le 29 octobre 2023, les chiffres de la Dares, le service statistique du ministère du Travail, ont révélé une baisse notable de la part des salariés rémunérés au salaire minimum en France. En 2025, cette proportion devrait atteindre 12,4%, contre 14,6% en 2024, témoignant d’une tendance à la diminution après un pic de plus de 17% en 2023. Si cette baisse s’inscrit dans une dynamique favorable, elle met également en lumière le profil sociodémographique de ces salariés, majoritairement des femmes travaillant à temps partiel dans des petites entreprises.
Ainsi, parmi les quelques 2,2 millions de salariés payés au Smic, la majorité sont des femmes (59%) et travaillent souvent dans des secteurs comme le service à la personne, la restauration ou le commerce alimentaire. La forte concentration dans ces secteurs découle également de la prédominance des très petites entreprises (moins de 10 salariés), où environ une sur quatre de ces salariées ou salariés sont rémunérés au salaire minimum. La proportion tend à diminuer avec l’augmentation de la taille de l’entreprise, atteignant seulement 8,3% dans les structures de 500 salariés ou plus.
“Plus de la moitié des salariés de la convention collective des services à la personne et de la restauration rapide gagnent le salaire minimum, soulignant la précarité dans ces secteurs clés.”
Par ailleurs, le secteur du commerce alimentaire concentre le plus grand nombre de salariés au Smic, représentant 35% de ses employés, dont près de 50% à temps partiel. Plus alarmant encore, dans la restauration rapide et les services à la personne, cette proportion dépasse les 50%. En revanche, dans des secteurs comme la banque, l’assurance ou la métallurgie, moins de 5% des employés touchent le salaire minimum, notamment grâce à une forte présence de cadres et de postes supérieurs. Aux mesures d’augmentation annuelle liée à l’inflation, s’ajoute cette année une revalorisation anticipée de 2% effectuée dès novembre 2024, permettant d’adoucir quelque peu la précarité des salariés concernés.
